Pensées ou trouvailles
La
mort dans la légende et dans le conte
( « La mort et les
morts » article de Lutz Röhrich
dans La Grande
Oreille N°67-68 automne-hiver 2016-2017)
Alors que le conte ignore
la mort, ou, du moins, l'exclut pour son héros, les légendes
parlent sans cesse de la mort ; justement, elles témoignent
carrément d'une certaine nécrophilie. En tout cas, le fait de
mourir, le décès et la vie après la mort sont les thèmes
constants de la légende. Le conte s'interrompt au sommet de la
biographie de son héros ; c'est généralement le mariage. La
légende, en revanche, s'intéresse à la fin de la vie, et traite de
l'état de l'homme après sa mort. Alors que le conte est centré de
manière égoïste, la légende est dirigée de manière altruiste
vers le défunt et son destin. Quand la « délivrance »
signifie dans le conte un retour à une vie sans trépas, dans la
légende, la « délivrance » signifie la fin de l'absnce
de repos et l'entrée dans un état de mort définitif ou – selon
une vision chrétienne – dans la félicité éternelle. Ces deux
types de récites montrent deux attitudes psychologiques opposées :
une pensée du désir dans le conte et une pensée de la peur dans la
légende ; ils témoignent ainsi de deux modèles
comportementaux de l'homme face à la mort : le conte esquisse
l'homme qui aimerait écarter la mort, qui doit même parfois la
refouler, lorsqu'il s'agit de continuer à vivre. De l'autre côté,
la légende montre l'homme qui est constamment et inexorablement
entouré par la mort.
Synthèse du stage "contes de sagesse" avec Michel Aubaret mars 2017
Il
n'y a pas, à proprement parler, de catégorie « Contes
de sagesse ».
On
peut trouver des messages implicites de sagesse dans tous les
répertoires.
Dans
les contes d'animaux,
les contes merveilleux,
les contes religieux,
les contes-nouvelles,
les contes du diable dupé,
les contes facétieux,
les randonnées.
Le
conte qui contient une sagesse n'a pas pour objectif de donner une
clé, mais de mettre l'auditeur en recherche.
Il
n'y a pas d'absolu, il n'y a que des chemins pour chaque individu.
Par
ailleurs, s'il y a bien une recherche universelle de sagesse,
celle-ci dépend en grande partie de la culture et de la géographie
qui ont vu naître le conte.
Un
Inuit, par exemple, qui rentre bredouille de la chasse, dit de
l'animal qu'il n'a pas réussi
à tuer :
« Je n'ai pas su le séduire... » On
imagine mal ces paroles dans la bouche d'un européen…
La
sagesse n'est jamais passive. Ce n'est pas une pensée, c'est une
mise en acte.
C'est
trouver sa juste place au bon moment.
C'est
acquérir un équilibre entre soi et les autres.
C'est
accepter les ambivalences.
Comment apprendre un conte?
C'est la question posée à Annie Kiss par La Grande Oreille N° 15 Automne 2002.
Voici le début de sa réponse:
"Je me laisse habiter, hanter par le conte, je le nourris, il me nourrit, il m'envahit, il peut même me submerger... Donc, je préfère parler de maturation et d'exploration plutôt que de mémorisation."
"Si une histoire frappe à ta porte, c'est que vous aviez rendez-vous."
Bruno de La Salle Lettres à un jeune conteur Editions Hesse
On demande à Michel Hindenoch: Qu'est-ce qu'un conte?
Il répond:
C'est un être vivant qui a besoin de se réincarner sans cesse.
C'est uns histoire courte, petite, et qui contient l'éternité.
C'est une forme simple, qui à elle seule peut dire la compléxité du monde.
Richesse du conte
Le conte n’est pas encore reconnu comme un art à part entière.
Mais les professionnels s’y emploient. En effet, le conte n’est ni théâtre, ni lecture à haute voix, il est art de la parole pure.
Le conte tour à tour· Cache sous le récit un sens profond qui parle à l’inconscient
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